L’île de Pâques, la Côte d’Emeraude et l’identité
L’île de Pâques, la Côte d’Emeraude et l’identité ? Que peuvent avoir ces trois thèmes en commun? A priori, il n’existe aucune connexion, mais si l’on veut s’en donner la peine, on pourrait trouver une corrélation directe.
L’île de Pâques ou Rapa Nui
Cette île est très loin de la Côte d’Emeraude. En fait, elle est très loin de tout, avec les plus proches îles voisines du Pacifique à 2 000 km, et les côtes chiliennes à 4 000 km. Les fameuses statues de pierre, les Moais, l’ont rendue célèbre dans le monde. Maintenant Chilienne, cette île abrite aujourd’hui 5 000 habitants, et bien que fertile, n’est plus boisée et possède une apparence aride, érodée par les vents océaniques. A sa découverte par les Européens, l’île ne comptait que 2 000 habitants. Si l’on en croit Jared Diamond, un éminent biologiste évolutionniste, elle aurait accueilli jusqu’à 15 000 personnes. A son apogée, elle était couverte de forêt, et la faune aviaire y était dense et très diverse. De nombreuses espèces d’oiseaux se partageaient l’île et la population prospérait. Poussés par une ferveur religieuse et aveugle, les îliens ont décidé de faire des offrandes à leur dieu sous forme de Moais. On ne peut blâmer ces tribus, car toutes les religions du monde engendrent ce genre de comportement simpliste. A Rapa Nui, il fallait emmener ces statues géantes vers les falaises, face à la mer. La théorie admise est que les statues étaient sculptées dans des carrières, puis roulées jusqu’au rivage à l’aide de troncs d’arbre. Ceci pourrait être anodin si ce n’est que cette habitude continua et devint une obsession. Générations après générations, les statues étaient sculptées et les arbres abattus pour les transporter. Ce phénomène se conjugua avec l’arrivée de rats de Polynésie, et les forêts disparurent petit à petit. Avec moins de forêt, moins d’arbres, moins d’oiseaux, moins de source de nourriture, moins de fertilité les sols érodèrent plus rapidement, et la population s’effondra pour laisser un peuple pauvre et affamé et de nombreuses espèces exterminées. A postériori, l’homme qui a abattu le dernier arbre ne devait plus avoir toute sa tête.
Mais comme l’affirme Jared Diamond, il est peut-être le moins coupable. Le tort revient certainement à celui qui a eu cette idée inattendue de Moai. C’est aussi un peu simpliste. En fait, le tort est bien plus partagé. La première génération n’a pu évaluer la perte en nombre d’arbres du a cette coutume et l’impact que cela aurait sur leur civilisation. Les générations suivantes sont nées avec une vue de forêt de moins en moins dense. Les dernières générations ne connaissaient qu’une île avec quelques arbres clairsemés. Donc couper le dernier arbre n’avait plus aucune influence sur l’environnement.
Les arbres ont disparu de l’île, et les statues inutiles les ont remplacés à la gloire des chefs défunts des tribus. L’économie, et la population se sont effondrées. Une culture riche et florissante a disparu pour laisser une île pauvre qui ne survit maintenant que de subside et de tourisme.
La Côte d’Emeraude et Saint-Cast :
La triste histoire de Rapa Nui ne semble avoir aucune relation avec la Côte d’Emeraude comme par exemple, Saint-Cast, cette belle presqu’ile de Bretagne qui a attiré tous les peuples de l’Histoire. Les plus anciens y ont laissé quelques menhirs et dolmens ; les Celtes, des vestiges et des légendes ; les Romains, des ponts et des édifices. C’était aussi une place importante au Moyen Age avec des châteaux tout autour : Gilles de Bretagne, Fort La Latte et bien d’autres, et même des moulins devenus célèbres au gré de batailles épiques. Les dix-huitième et dix-neuvième siècles ont fixé de belles demeures qui ont fait la réputation de Saint-Cast comme cité balnéaire. Saint-Cast est donc une ville d’Histoire pourvue d’une tradition et d’une culture spéciale que lui envient les autres villes balnéaires de la Côte d’Emeraude, une des plus belles côtes du monde.
Tout devrait être pour le mieux dans cette belle ville d’histoire, de tradition et de beauté.
Quelle relation avec l’île de Pâques donc ? Certaines de ces anciennes structures bretonnes sont en ruines. Certains édifices aussi génériques que hideux ont émergé au milieu des plages, du port, de la ville, au cours des années. On laisse encore de nouvelles constructions sans style au milieu d’un bourg multi-centenaire. On parle de détruire encore certaines bâtisses centenaires en pierre de Saint-Cast au profit d’une promotion rampante, sans âme et sans concept, basée sur un profit à très court terme pour quelques privilégiés.
La relation avec l’île de Pâques devient-elle plus claire ? Si l’on remplace les arbres de l’île par les édifices historiques, anciens ou traditionnels et les Moais par les immeubles hideux, les pavillons de banlieue, les parkings, ou les rues inutiles, on retrouve les mêmes symptômes qu’à Rapa Nui. On peut entendre les mêmes raisonnements. Chaque génération de décideurs voit une ville avec de moins en moins de tradition et d’histoire et de plus en plus de banlieue, et la décision de destruction devient de plus en plus facile. On détruit un autre petit édifice, on ne répare plus l’historique, on ne le met plus en avant, on trace une rue au milieu de sites idylliques, qui ne le sont plus car entourés de parkings ou de pavillons banlieusards moroses et sans âme. On harmonise par le bas et la culture disparaît à chaque coup de pelle.
De nombreuses régions de France sont déjà malades du syndrome Rapa Nui. Des villages traditionnels ont disparu, remplacés par des centres abominables, peuplés un petit mois par an par des meutes de vacanciers. Des petites bâtisses au style de banlieue parisienne ont germé et se sont multipliées. Que reste t-il des côtes du sud de la France, ou de l’Atlantique ?
La Bretagne a été touchée par le virus, mais est encore un peu protégée par son histoire, son granit et ses pierres millénaires. Peut-être est-ce pour cela que La Baule ne peut faire partie de la Bretagne. Les derniers vrais habitants ont été boutés dans les terres par des citadins lointains, avides de possession et adeptes des volets fermés et des murailles, comme en témoignent les anciennes villas de la Côte d’Emeraude aux vues fantastiques, closes 11 mois par an et cernées de haies aussi immenses que denses dont le seul but est d’empêcher les vrais locaux de profiter de ces vues volées. Ces villes devenues mortes tuent lentement les traditions. Qui se rappelle de la vue, de l’atmosphère, des édifices de son enfance ? Qui se rappelle du magnifique Hôtel Crystal de Dinard, du Casino de Saint-Cast, typiquement remplacé par du béton pratique ? On s’offusque de la perte de « jeunes » sur ce littoral, alors qu’il n’y existe plus aucun logement à l’année, et que le seul mois d’activité ne crée d’embauche que pour des saisonniers. Les promoteurs ont juste besoin d’un peu de patience, et attendent qu’une municipalité cède enfin pour telle ou telle destruction. Ils savent que la première pierre est la plus dure. Une fois lancé, on n’arrête plus le syndrome Rapa Nui. Les néo-propriétaires bretons qui ne brillent que par leur absence, et leur manque de culture locale, au mieux ignorent, au pire influencent ces tendances ravageuses.
Certaines stations balnéaires de la région l’ont un peu compris et protègent ardemment tout vestige de moindre signification. Mais ceci demande de la cohésion et les municipalités doivent redoubler d’efforts pour ne pas succomber au syndrome.
Celui qui abattra la dernière maison en pierre à Saint-Cast sera comme celui qui abattit le dernier arbre à Rapa Nui. Il ne pourra être blâmé. Mais tant que la forêt existe encore un peu, que l’on voit encore ce qu’elle représente, chaque décision vers sa destruction est un pas vers la catastrophe.
L’île de Pâques a déjà tout perdu. Saint-Cast, cette belle cité de la cote d’émeraude a encore une petite chance de survie, si l’on ose casser cette dégringolade arrêter de faire des Moais pour promoteurs avides ou parisiens absents, et protéger les arbres, l’histoire, la tradition.
L’identité
Quel rapport maintenant entre Rapa Nui, la Côte d’Emeraude et les débats actuels sur l’identité ? L’identité, qu’elle soit bretonne ou française, appelle à une reconnaissance de l’appartenance à une forme de cohésion sociale. Cette cohésion sociale naît principalement de la reconnaissance d’une culture ou d’une histoire commune. Si l’on ne respecte pas cette histoire et cette culture, l’identité disparaît. Une ville, une région, un pays qui ne cherche pas à protéger à tout prix son patrimoine, tue rapidement son identité. Remplacer de l’histoire aussi infime soit-elle par des parkings ou des pavillons de banlieue, comme des arbres par des Moais, c’est en finir avec l’identité. C’est un pied de nez aux anciens, aux ancêtres, aux héros qui ont forgé cette identité, cette histoire.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, tradition et modernité vont de pair. La modernité, c’est justement comprendre que les traditions se sont perdues à la suite de conflits mondiaux, puis surtout dans les années 70 à 90 marquées par une grande croissance économique. Le syndrome Rapa Nui y était à son apogée. Certains continuent de prôner justement la construction de parkings, routes et lotissements résidentiels souvent sous couvert pseudo écologique. Ne voyant du monde que ce que la propagande leur donne, ces « jeunes » de la politique ou de l’industrie, sont nés vieux. Enfermés dans leur monde simpliste, ils ne comprennent souvent pas que la nouvelle modernité de part le monde est la recherche de racines annihilées et des renforcements de celles-ci. Ces « jeunes vieux » croient en une certaine modernité déjà périmée, et basée sur la destruction de l’ancien s’appuyant sur des paradigmes démodés.
La vraie modernité se marie justement à la tradition, grâce aux nouvelles technologies et innovations. Avec internet, la communication mobile, les applications de l’intelligence artificielle, les développements des énergies renouvelables, les micro-entreprises engendrent des nouvelles règles macro-économiques et ont déjà rendu caduques les développements urbains traditionnels. Les cultures détruites ou en phase de destruction s’accrochent irrémédiablement à tous restes de tradition et parfois doivent même recréer ces racines et identités. Dans ces nouveaux environnements, les régions et pays qui ont su préserver un environnement traditionnel amèneront l’équilibre dont cette société moderne aura besoin.
Faisons donc le contraire de ce que prêchent les jeunes vieux, les promoteurs du facile et lucratif et les politiciens à vue basse. Protégeons ce que l’on peut de la tradition et modernisons ce que l’on doit. Les vieux jeunes harmonisent par le bas, avec des principes de plus en plus génériques et donc fades de nourriture, de loisir, d’environnement et de culture. Ceci entraine donc une perte totale de l’identité. De cette perte d’identité naît une différentiation factice qui engendre souvent de la xénophobie. Une identité saine est basée sur des traditions visibles, durables et forcement, différenciées. Une identité saine amène de la fierté. Le monde en profite avec une vraie diversité positive.
Rapa Nui est un modèle pour Saint-Cast et pour la Côte d’Emeraude. Elle montre qu’il faut protéger tout ce que l’on a. Si l’on baisse les bras à chaque moment, on ne verra même plus que l’identité s’estompe petit a petit pour laisser un désert de Moais.
L’île de Pâques ou Rapa Nui
Cette île est très loin de la Côte d’Emeraude. En fait, elle est très loin de tout, avec les plus proches îles voisines du Pacifique à 2 000 km, et les côtes chiliennes à 4 000 km. Les fameuses statues de pierre, les Moais, l’ont rendue célèbre dans le monde. Maintenant Chilienne, cette île abrite aujourd’hui 5 000 habitants, et bien que fertile, n’est plus boisée et possède une apparence aride, érodée par les vents océaniques. A sa découverte par les Européens, l’île ne comptait que 2 000 habitants. Si l’on en croit Jared Diamond, un éminent biologiste évolutionniste, elle aurait accueilli jusqu’à 15 000 personnes. A son apogée, elle était couverte de forêt, et la faune aviaire y était dense et très diverse. De nombreuses espèces d’oiseaux se partageaient l’île et la population prospérait. Poussés par une ferveur religieuse et aveugle, les îliens ont décidé de faire des offrandes à leur dieu sous forme de Moais. On ne peut blâmer ces tribus, car toutes les religions du monde engendrent ce genre de comportement simpliste. A Rapa Nui, il fallait emmener ces statues géantes vers les falaises, face à la mer. La théorie admise est que les statues étaient sculptées dans des carrières, puis roulées jusqu’au rivage à l’aide de troncs d’arbre. Ceci pourrait être anodin si ce n’est que cette habitude continua et devint une obsession. Générations après générations, les statues étaient sculptées et les arbres abattus pour les transporter. Ce phénomène se conjugua avec l’arrivée de rats de Polynésie, et les forêts disparurent petit à petit. Avec moins de forêt, moins d’arbres, moins d’oiseaux, moins de source de nourriture, moins de fertilité les sols érodèrent plus rapidement, et la population s’effondra pour laisser un peuple pauvre et affamé et de nombreuses espèces exterminées. A postériori, l’homme qui a abattu le dernier arbre ne devait plus avoir toute sa tête.
Mais comme l’affirme Jared Diamond, il est peut-être le moins coupable. Le tort revient certainement à celui qui a eu cette idée inattendue de Moai. C’est aussi un peu simpliste. En fait, le tort est bien plus partagé. La première génération n’a pu évaluer la perte en nombre d’arbres du a cette coutume et l’impact que cela aurait sur leur civilisation. Les générations suivantes sont nées avec une vue de forêt de moins en moins dense. Les dernières générations ne connaissaient qu’une île avec quelques arbres clairsemés. Donc couper le dernier arbre n’avait plus aucune influence sur l’environnement.
Les arbres ont disparu de l’île, et les statues inutiles les ont remplacés à la gloire des chefs défunts des tribus. L’économie, et la population se sont effondrées. Une culture riche et florissante a disparu pour laisser une île pauvre qui ne survit maintenant que de subside et de tourisme.
La Côte d’Emeraude et Saint-Cast :
La triste histoire de Rapa Nui ne semble avoir aucune relation avec la Côte d’Emeraude comme par exemple, Saint-Cast, cette belle presqu’ile de Bretagne qui a attiré tous les peuples de l’Histoire. Les plus anciens y ont laissé quelques menhirs et dolmens ; les Celtes, des vestiges et des légendes ; les Romains, des ponts et des édifices. C’était aussi une place importante au Moyen Age avec des châteaux tout autour : Gilles de Bretagne, Fort La Latte et bien d’autres, et même des moulins devenus célèbres au gré de batailles épiques. Les dix-huitième et dix-neuvième siècles ont fixé de belles demeures qui ont fait la réputation de Saint-Cast comme cité balnéaire. Saint-Cast est donc une ville d’Histoire pourvue d’une tradition et d’une culture spéciale que lui envient les autres villes balnéaires de la Côte d’Emeraude, une des plus belles côtes du monde.
Tout devrait être pour le mieux dans cette belle ville d’histoire, de tradition et de beauté.
Quelle relation avec l’île de Pâques donc ? Certaines de ces anciennes structures bretonnes sont en ruines. Certains édifices aussi génériques que hideux ont émergé au milieu des plages, du port, de la ville, au cours des années. On laisse encore de nouvelles constructions sans style au milieu d’un bourg multi-centenaire. On parle de détruire encore certaines bâtisses centenaires en pierre de Saint-Cast au profit d’une promotion rampante, sans âme et sans concept, basée sur un profit à très court terme pour quelques privilégiés.
La relation avec l’île de Pâques devient-elle plus claire ? Si l’on remplace les arbres de l’île par les édifices historiques, anciens ou traditionnels et les Moais par les immeubles hideux, les pavillons de banlieue, les parkings, ou les rues inutiles, on retrouve les mêmes symptômes qu’à Rapa Nui. On peut entendre les mêmes raisonnements. Chaque génération de décideurs voit une ville avec de moins en moins de tradition et d’histoire et de plus en plus de banlieue, et la décision de destruction devient de plus en plus facile. On détruit un autre petit édifice, on ne répare plus l’historique, on ne le met plus en avant, on trace une rue au milieu de sites idylliques, qui ne le sont plus car entourés de parkings ou de pavillons banlieusards moroses et sans âme. On harmonise par le bas et la culture disparaît à chaque coup de pelle.
De nombreuses régions de France sont déjà malades du syndrome Rapa Nui. Des villages traditionnels ont disparu, remplacés par des centres abominables, peuplés un petit mois par an par des meutes de vacanciers. Des petites bâtisses au style de banlieue parisienne ont germé et se sont multipliées. Que reste t-il des côtes du sud de la France, ou de l’Atlantique ?
La Bretagne a été touchée par le virus, mais est encore un peu protégée par son histoire, son granit et ses pierres millénaires. Peut-être est-ce pour cela que La Baule ne peut faire partie de la Bretagne. Les derniers vrais habitants ont été boutés dans les terres par des citadins lointains, avides de possession et adeptes des volets fermés et des murailles, comme en témoignent les anciennes villas de la Côte d’Emeraude aux vues fantastiques, closes 11 mois par an et cernées de haies aussi immenses que denses dont le seul but est d’empêcher les vrais locaux de profiter de ces vues volées. Ces villes devenues mortes tuent lentement les traditions. Qui se rappelle de la vue, de l’atmosphère, des édifices de son enfance ? Qui se rappelle du magnifique Hôtel Crystal de Dinard, du Casino de Saint-Cast, typiquement remplacé par du béton pratique ? On s’offusque de la perte de « jeunes » sur ce littoral, alors qu’il n’y existe plus aucun logement à l’année, et que le seul mois d’activité ne crée d’embauche que pour des saisonniers. Les promoteurs ont juste besoin d’un peu de patience, et attendent qu’une municipalité cède enfin pour telle ou telle destruction. Ils savent que la première pierre est la plus dure. Une fois lancé, on n’arrête plus le syndrome Rapa Nui. Les néo-propriétaires bretons qui ne brillent que par leur absence, et leur manque de culture locale, au mieux ignorent, au pire influencent ces tendances ravageuses.
Certaines stations balnéaires de la région l’ont un peu compris et protègent ardemment tout vestige de moindre signification. Mais ceci demande de la cohésion et les municipalités doivent redoubler d’efforts pour ne pas succomber au syndrome.
Celui qui abattra la dernière maison en pierre à Saint-Cast sera comme celui qui abattit le dernier arbre à Rapa Nui. Il ne pourra être blâmé. Mais tant que la forêt existe encore un peu, que l’on voit encore ce qu’elle représente, chaque décision vers sa destruction est un pas vers la catastrophe.
L’île de Pâques a déjà tout perdu. Saint-Cast, cette belle cité de la cote d’émeraude a encore une petite chance de survie, si l’on ose casser cette dégringolade arrêter de faire des Moais pour promoteurs avides ou parisiens absents, et protéger les arbres, l’histoire, la tradition.
L’identité
Quel rapport maintenant entre Rapa Nui, la Côte d’Emeraude et les débats actuels sur l’identité ? L’identité, qu’elle soit bretonne ou française, appelle à une reconnaissance de l’appartenance à une forme de cohésion sociale. Cette cohésion sociale naît principalement de la reconnaissance d’une culture ou d’une histoire commune. Si l’on ne respecte pas cette histoire et cette culture, l’identité disparaît. Une ville, une région, un pays qui ne cherche pas à protéger à tout prix son patrimoine, tue rapidement son identité. Remplacer de l’histoire aussi infime soit-elle par des parkings ou des pavillons de banlieue, comme des arbres par des Moais, c’est en finir avec l’identité. C’est un pied de nez aux anciens, aux ancêtres, aux héros qui ont forgé cette identité, cette histoire.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, tradition et modernité vont de pair. La modernité, c’est justement comprendre que les traditions se sont perdues à la suite de conflits mondiaux, puis surtout dans les années 70 à 90 marquées par une grande croissance économique. Le syndrome Rapa Nui y était à son apogée. Certains continuent de prôner justement la construction de parkings, routes et lotissements résidentiels souvent sous couvert pseudo écologique. Ne voyant du monde que ce que la propagande leur donne, ces « jeunes » de la politique ou de l’industrie, sont nés vieux. Enfermés dans leur monde simpliste, ils ne comprennent souvent pas que la nouvelle modernité de part le monde est la recherche de racines annihilées et des renforcements de celles-ci. Ces « jeunes vieux » croient en une certaine modernité déjà périmée, et basée sur la destruction de l’ancien s’appuyant sur des paradigmes démodés.
La vraie modernité se marie justement à la tradition, grâce aux nouvelles technologies et innovations. Avec internet, la communication mobile, les applications de l’intelligence artificielle, les développements des énergies renouvelables, les micro-entreprises engendrent des nouvelles règles macro-économiques et ont déjà rendu caduques les développements urbains traditionnels. Les cultures détruites ou en phase de destruction s’accrochent irrémédiablement à tous restes de tradition et parfois doivent même recréer ces racines et identités. Dans ces nouveaux environnements, les régions et pays qui ont su préserver un environnement traditionnel amèneront l’équilibre dont cette société moderne aura besoin.
Faisons donc le contraire de ce que prêchent les jeunes vieux, les promoteurs du facile et lucratif et les politiciens à vue basse. Protégeons ce que l’on peut de la tradition et modernisons ce que l’on doit. Les vieux jeunes harmonisent par le bas, avec des principes de plus en plus génériques et donc fades de nourriture, de loisir, d’environnement et de culture. Ceci entraine donc une perte totale de l’identité. De cette perte d’identité naît une différentiation factice qui engendre souvent de la xénophobie. Une identité saine est basée sur des traditions visibles, durables et forcement, différenciées. Une identité saine amène de la fierté. Le monde en profite avec une vraie diversité positive.
Rapa Nui est un modèle pour Saint-Cast et pour la Côte d’Emeraude. Elle montre qu’il faut protéger tout ce que l’on a. Si l’on baisse les bras à chaque moment, on ne verra même plus que l’identité s’estompe petit a petit pour laisser un désert de Moais.